ContexteIl a été montré que l’exercice physique est caractérisé par une augmentation soudaine et marquée de la pression artérielle ainsi que par des fluctuations de cette dernière. Chez les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), les fluctuations de pression sanguine sont plus intenses que chez les sujets sains. L’hypothèse avancée est que l’intensité des fluctuations de la pression artérielle est encore plus forte lors de l’exercice physique.ObjectifsL’objectif de cette étude était de comparer la vitesse des changements de la valeur battement à battement de la tension artérielle systolique (vSBP) pendant l’effort physique chez des patients atteints de BPCO et chez des sujets sains.MéthodesL’analyse a porté sur 21 patients (9 femmes), d’âge moyen 67 (ET ± 6), atteints de BPCO modérée à sévère, FEV1 prédite de 43,9 (ET ± 13,4) %, capacité d’exercice déterminée par le test de 6 minutes (6MWD) de 393 (ET ± 91) m. Le groupe contrôle était composé de 24 personnes en bonne santé, appariées pour l’âge et le sexe, d’âge moyen 68 (ET ± 12) et dont le 6MWD se situait à 560 (ET ± 95) m. Les résultats de la surveillance hémodynamique continue et non invasive de la pression artérielle battement à battement ont été enregistrés au moyen du FinometerTM PRO et d’une pince artérielle photopléthysmographique. Les mesures ont été effectuées pendant une période de repos de 5 minutes et pendant un test de marche de 6 minutes (6MWT).RésultatsL’analyse des différences au sein du groupe révèle une différence très significative de la vSBP entre la période de repos et l’exercice physique, et ce dans les deux groupes. La vSBP des patients atteints de BPCO a augmenté de 5,2 (ET ± 5,2) à 10,0 (ET ± 5,3) mmHg/IBI (p < 0,001). Chez les sujets sains, la vSBP est passée de 4,3 (ET ± 1,6) à 13,9 (ET ± 8,1) mmHg/IBI (p < 0,001). L’analyse des différences au sein du groupe pendant l’exercice physique révèle une augmentation très significative de la vSBP chez les sujets sains (p = 0,033).Discussion et conclusionsLa vSBP augmente de manière significative au passage du repos à l’effort, et ce dans les deux groupes de l’étude. Contrairement à nos attentes, l’augmentation de la vSBP des patients atteints de BPCO était moins prononcée que chez les contrôles. La découverte majeure est la suivante : il est possible que les patients atteints de BPCO aient perdu la faculté d’obtenir une réponse du système sympathique en raison de l’élévation de leur tonus sympathique de base.