IntroductionOn observe souvent de l’agitation dans la première phase de récupération après une lésion traumatique cérébrale (LTC). Dans le monde germanophone, il n’existe actuellement aucun outil qui permette d’évaluer objectivement l’agitation après une LTC. L’objectif de cette étude était de traduire l’« Agitated Behavior Scale » (ABS) de l’anglais à l’allemand, puis d’évaluer la fiabilité intra- et inter-évaluateurs ainsi que la cohérence interne de la version allemande (G) chez des patients présentant une LTC moyenne à sévère.MéthodeL’ABS anglaise a été traduite dans le cadre d’un processus formel en neuf étapes. Pour tester la fiabilité inter-évaluateurs, deux thérapeutes ont évalué indépendamment 20 patients avec l’ABS-G dans le cadre d’une étude d’observation prospective menée au terme d’un traitement. Pour évaluer la cohérence interne, le processus a été répété deux fois à une semaine d’intervalle. Nous avons à examiné la fiabilité intra-évaluateurs en évaluant trois vidéos de patients : 9 thérapeutes ont utilisé l’ABS-G pour évaluer le comportement documenté par les vidéos deux fois dans un intervalle de 4 semaines.RésultatsLe comportement de 20 patients (18 hommes ; moyenne 41 ± 20,7 ; valeur moyenne MIF au début : 31,2 ± 25,4 ; nombre moyen de points ABS-G première observation : 17,3 ± 2,83) a été évalué trois fois. La fiabilité inter-évaluateurs de l’ABS-G par rapport au résultat total des 60 observations jumelées donne un coefficient de corrélation par rangs de Spearman de 0,845 et un coefficient Kappa de Cohen de 0,738. La fiabilité intra-évaluateurs par rapport au nombre de points total de l’ABS-G varie entre rs 0,719–0,953 et le coefficient Kapa de Cohen est situé entre 0,871–0,953. Le coefficient alpha de Cronbach montre une cohérence interne modérée (0,661).Discussion et conclusionCette étude montre que l’ABS-G est un outil de mesure fiable pour évaluer l’agitation des patients qui présentent une LTC moyenne à sévère. L’ABS-G permet de surveiller l’agitation, ce qui est recommandé par des groupes d’experts internationaux. D’autres études seraient utiles pour vérifier la validité de l’ABS-G, si possible avec un échantillon de patients plus large et plus hétérogène.