Quelques études se sont intéressées à la corrélation entre l’auto-évaluation de la sensibilité à la douleur et les mécanismes excitateurs (sommation temporelle, intensité douloureuse perçue au-dessus du seuil de perception de la douleur), mais aucune n’a à ce jour considéré la relation avec les mécanismes inhibiteurs. Dans la présente étude, l’objectif était d’évaluer l’influence de l’auto-évaluation de la sensibilité à la douleur sur les mécanismes excitateurs (sommation temporelle) et les mécanismes inhibiteurs (voies descendantes inhibitrices). Trente-cinq sujets sains (10 hommes, 25 femmes) ont pris part à cette étude en évaluant l’intensité douloureuse perçue lors de deux tests de stimulation thermique tonique (thermode) et d’un test d’immersion du bras dans l’eau froide à 12 °C ayant pour but de déclencher les voies descendantes inhibitrices. L’auto-évaluation de la sensibilité à la douleur était pour sa part évaluée par le Pain Sensitivity Questionnaire (PSQ). L’analgésie produite par les voies descendantes inhibitrices a été mesurée par la différence entre l’intensité douloureuse perçue entre les tests de la thermode avant et après le test d’immersion dans l’eau froide. Les résultats démontrent que l’auto-évaluation de la sensibilité à la douleur avec contextualisation (PSQ) corrèle avec l’intensité de la douleur perçue lors du test d’immersion dans l’eau froide (r = 0,352,p = 0,028) et la température visée pour le test de 2 minutes (r = –0,309,p = 0,052). Pour sa part, l’auto-évaluation de la sensibilité à la douleur sans contextualisation (question simple du PSQ) est en relation directe avec l’efficacité des voies descendantes inhibitrices (r = 0,338,p = 0,047), reflétant la capacité d’un individu à contrôler et à s’adapter à la douleur.