ContexteLes troubles de l’équilibre après un accident vasculaire cérébral (AVC) constituent une problématique en rééducation en raison de leurs retentissements sur le niveau d’activité et sur l’autonomie des patients. Plusieurs études se sont intéressées aux effets de l’adaptation prismatique (AP), plus seulement sur le syndrome de négligence, mais également sur l’asymétrie posturale.ObjectifDéterminer l’état actuel des connaissances concernant les effets de l’AP sur la réduction du déséquilibre postural des patients après un AVC.MéthodesUne recherche dans la base de données MEDLINE entre 1966 et octobre 2015 a porté sur toutes les études évaluant la rééducation par AP des troubles posturaux après un AVC.RésultatsCinq études ont été retenues (deux contrôlées randomisées et trois sans groupe témoin) avec un total de 68 patients AVC (55 droits et 13 gauches ; 43 chroniques et 10 aigus), avec ou sans négligence, et 30 sujets témoins. L’intervention consistait en une session unique d’AP dans trois études et en des sessions répétées sur plusieurs semaines dans deux études. L’intensité et le sens de la déviation optique des prismes variaient. Cette revue montre :– une réduction de l’asymétrie posturale médiolatérale après AP ;– un effet immédiat et prolongé ;– un décalage de certains cadres référentiels spatiaux égocentriques, en parallèle de la réduction de l’asymétrie posturale médiolatérale ;– une amélioration de l’équilibre fonctionnel.DiscussionLes modalités d’application de l’AP ne sont pas encore communément définies et influent sur les effets. L’AP semble réduire efficacement le déséquilibre postural des patients AVC, quelle que soit l’ancienneté de la lésion. L’effet est observé tant chez les patients négligents que non négligents. Cette amélioration serait le résultat indirect d’une actionbottom-upde l’AP sur la cognition spatiale en modifiant les cadres référentiels utilisés pour la posture.