IntroductionCette étude visait à décrire, dans le contexte de la législation et des pratiques actuelles en France, les mesures mises en œuvre et les ressources mobilisées par les services de santé au travail lors des visites de reprise, et à identifier les facteurs en lien avec les décisions d’inaptitudes, en particulier pour les pathologies ostéoarticulaires et les troubles mentaux.MéthodeLes données sont issues de l’étude transversale « Maintien dans l’emploi », s’étant déroulée en mars et avril 2019, dans les services de santé au travail des Hauts-de-France. Le questionnaire était complété par les médecins du travail pour tout salarié vu en visite de reprise après un arrêt de travail d’au moins 30 jours.RésultatsAu total, 5032 questionnaires complétés par 208 médecins du travail ont été analysés. La visite de reprise après un arrêt d’au moins 30 jours se concluait par une inaptitude du salarié au poste de travail dans 12,3 % des cas, mais 21,7 % en cas d’arrêt de travail pour des troubles mentaux (représentant 16,1 % des arrêts) et de 10,5 % en cas d’atteintes du système ostéoarticulaire (56,3 % des arrêts). Les facteurs associés significativement à une inaptitude faisant suite à un arrêt de travail pour troubles mentaux étaient : être bénéficiaire d’une obligation d’emploi, avoir un trouble d’origine professionnelle, une durée d’arrêt importante, travailler dans une entreprise de moins de 50 salariés et être exposé à la pression psychologique ; lors d’atteintes du système ostéoarticulaire, ces facteurs étaient l’âge supérieur ou égal à 50 ans, le statut employé, une durée d’arrêt de travail importante, être bénéficiaire d’une obligation d’emploi, travailler dans le secteur construction et la présence de contraintes horaires.ConclusionLa mise en place et l’évaluation de plans de retour au travail sont nécessaires pour améliorer le maintien en emploi.