Cette communication s’intéresse aux modes d’organisation contemporains et à leurs effets sur la santé au travail. Il s’agit dans un premier temps de caractériser ces modes d’organisation, en particulier en montrant que leur spécificité est de s’appuyer sur l’utilisation d’outils et instruments de gestion : indicateurs, normes et standards, procédures, pilotage, etc. Ces derniers visent la maîtrise, la performance et la rationalité des organisations. La question posée est alors celle de la diffusion de tels dispositifs et de la forme gestionnaire d’organisation à laquelle ils sont associés. En analysant ces dispositifs comme des ensembles de savoirs d’organisation, la communication montre que leur diffusion répond à la logique d’un groupe professionnel en expansion depuis la fin du 19esiècle, celui des gestionnaires (ou managers dans le vocabulaire anglo-saxon). La logique interne à ce groupe a pour conséquence le renouvellement permanent des dispositifs de gestion et les transformations successives et empilées des organisations. La dernière partie de la communication aborde alors les effets de ces logiques professionnelles gestionnaires sur le travail ordinaire et quotidien de ceux qui n’ont pas à manager mais à produire, qu’ils soient ouvriers ou médecins, manutentionnaires ou magistrats, caissières ou techniciens. Elle montre en particulier les malaises au travail qui proviennent de la rencontre entre la logique des « faiseurs de performance » d’un côté et celle des « producteurs de travail » de l’autre.