IntroductionLa pénibilité n’est pas qu’une préoccupation technique d’évaluation des risques ni seulement un mode de réparation. Que recouvre-t-elle vraiment ?DéveloppementLa complexité de la réglementation perd les salariés et les employeurs dans des notions ambiguës, aux confins du vécu des salariés, des craintes des employeurs, de la législation des risques professionnels et de la prévention de la pénibilité.Dans un monde du travail en pleine mutation, de nombreux salariés formés initialement à un métier ne peuvent l’exercer tout au long de leur carrière professionnelle. Les bouleversements du marché de l’emploi les obligent à devenir acteurs de leur avenir professionnel, via le maintien ou l’adaptation de leurs compétences. Dans ce contexte, les publics moins qualifiés sont les moins armés pour adopter une attitude pro-active.Au-delà d’un système de réparation (anticipation du départ à la retraite, réduction du temps de travail…), la réforme du 20 janvier 2014 souhaite agir sur la formation tout au long de la vie professionnelle. Le « compte pénibilité » a l’ambition, en fonction des risques professionnels auxquels le salarié est exposé, d’allouer des moyens lui permettant de s’adapter et d’initier une démarche de changement par la formation professionnelle. L’ACMS accompagne salariés et employeurs pour appréhender ce dispositif à travers son aspect technique et ses incidences en matière de ressources humaines (absentéisme, gestion des emplois et compétences…). Ses professionnels interviennent en individuel en vue de résoudre une difficulté repérée, et en collectif pour travailler avec l’employeur à la mise en place d’actions de prévention.Dans le cadre de sa mission de prévention de la désinsertion professionnelle, le service social perçoit une différence entre le ressenti de l’expérience pénible des salariés et la réalité des droits acquis au titre de la pénibilité. Il déconstruit leurs représentations pour les aider à identifier les ressources dont ils disposent afin d’élaborer un projet professionnel réaliste. En parallèle, le service social informe l’employeur sur sa responsabilité en fonction de ses obligations de moyens ou de résultats. Il enrichit son analyse des situations individuelles au regard des enjeux financiers, politiques et psychosociaux de son entreprise.ConclusionEn lien avec l’évaluation médicale et technique, le service social élargit l’intervention du service interentreprises de santé au travail dans et au-delà de l’entreprise. Par son approche globale, il agit avec le salarié et l’employeur sur la notion de parcours professionnel. Cette transversalité est légitimée par la réforme de la pénibilité qui priorise le maintien en emploi.