ObjectifL’objectif est de rendre compte des résultats d’une recherche–intervention, financée par l’ANSES, d’une durée de 3 ans, qui s’est déroulée dans une quinzaine de SST, dont certains ont été accompagnés dans le développement du travail collectif pluridisciplinaire afin d’élaborer des ressources psychosociales et d’innover dans l’organisation du travail.MéthodologiePlusieurs approches ont été élaborées : d’une part, compréhensive, pour avoir des monographies de la pluridisciplinarité en SST, à partir d’entretiens individuels (78), d’analyse de documents et de réunions collectives (30). D’autre part, à visée d’intervention, pour permettre aux acteurs de participer au changement, avec des méthodologies de l’ergonomie (observation, entretien d’auto-confrontation, espaces de débat sur le futur et simulation organisationnelle) et de la clinique du travail (entretiens du sosie, auto-confrontation croisée). De plus une comparaison du contexte législatif et de ses effets sur le travail collectif pluridisciplinaire a été réalisée entre la France et le Canada.RésultatsDans le contexte de réformes françaises de changements du SST, la mise en œuvre de la pluridisciplinarité fait l’objet de tensions vives entre les métiers anciens (les médecins du travail) et les novices, dont le métier et la légitimité auprès des salariés/entreprises sont en construction. Le travail collectif inter-métiers ne se décrète pas et implique préalablement de construire des collectifs de travail métier afin de pouvoir débattre de l’activité collective réelle, de ses empêchements et d’élaborer des règles de fonctionnement pour répondre aux demandes des salariés/entreprises et faire face aux situations critiques. Cela participe au développement de l’activité collective, qui est le point de départ pour questionner les modes de fonctionnement de la pluridisciplinarité dans l’organisation du travail (par ex. l’accueil des adhérents, les actions prioritaires de prévention, le suivi des salariés, etc.). Les espaces de débats sur le travail réel, qui reposent sur la confrontation entre les professionnels sur les contraintes et ressources de chacun dans l’exercice de son activité, apparaissent une condition de construction de l’activité collective inter-métiers pour concevoir l’organisation du travail. Il apparaît tout aussi nécessaire de tenir compte de l’activité des directions, de leur CA et du point de vue des adhérents, des salariés pour alimenter la réflexion sur les choix possibles des principes qui guident la conception l’organisation, afin de pouvoir soutenir le développement de l’activité des professionnels.