En France, environ 500 000 femmes exercent chaque année un emploi pendant leur grossesse. Les services de santé au travail sont ainsi régulièrement questionnés sur l’impact des conditions de travail sur le bon déroulement de la grossesse et sur la démarche de prévention dans ce contexte particulier. Le Code du travail impose à l’employeur d’évaluer l’ensemble des risques professionnels, et en particulier les risques pour la reproduction. Les mesures de prévention à mettre en œuvre, décidées sur la base de cette évaluation ont un double objectif : la protection de l’enfant à naître et la préservation de la santé de la femme enceinte. Ces mesures supposent une information adéquate des salariées, d’éventuels aménagements, voire le retrait pur et simple des salariées de certains postes exposants. De par sa formation, sa position dans l’entreprise et ses missions, notamment de conseil auprès de l’employeur et des salariées, le médecin du travail est un acteur central dans le dispositif de prévention. L’employeur fait classiquement appel à lui pour remplir ses obligations d’évaluation et de prévention des risques professionnels.La tâche peut cependant, selon les situations, s’avérer compliquée. Comment répondre au mieux aux sollicitations sans tomber dans l’application systématique et irraisonnée du principe de précaution ? Où trouver les bonnes informations pour prendre des décisions éclairées ?Pour réfléchir et échanger sur ces questions, un atelier interactif sur le thème « grossesse au travail et exposition aux produits chimiques » est proposé au 16ecolloque de l’ADEREST. Dans un premier temps, les éléments essentiels de la réglementation et le rôle spécifique du médecin du travail dans ce cadre seront rappelés. Deux cas pratiques seront ensuite présentés. Ils seront l’occasion d’aborder les questions des sources d’information et des outils pratiques disponibles en fonction des difficultés spécifiques rencontrées sur le terrain, ainsi que de l’évaluation des risques pour la femme enceinte liés aux produits chimiques et de la démarche de prévention dans ces 2 exemples. Le premier cas concernera le secteur du nettoyage à sec. Le second, basé sur les récents travaux de synthèse de l’INRS, abordera la question de l’exposition aux produits cosmétiques dans le milieu de la coiffure.