La maladie à corps de Lewy (MCL) est la deuxième forme de démence la plus courante après la maladie d’Alzheimer (MA), représentant 15 à 20 % des cas définis sur le plan neuropathologique. Les deux tiers des patients affectés ne sont pas ou sont mal diagnostiqués en raison de la similitude clinique de ces deux pathologies. Dans cette revue, nous évaluerons le pouvoir de biomarqueurs du liquide cérébro-spinal (LCS) à différencier la MCL de la MA. Dans un premier temps, nous nous focaliserons sur les biomarqueurs biologiques de la MA utilisés en routine clinique puis sur les biomarqueurs étudiés en recherche comme le dosage de l’α-synucléine. Ainsi, parmi les biomarqueurs de la MA (t-TAU, phospho-TAU181, Aβ42 et Aβ40), t-TAU et phospho-TAU181 ont montré une excellente discrimination quelle que soit la sévérité des stades cliniques. Chez les patients atteints de MCL, le niveau d’Aβ42 est pathologique au stade démentiel, mais n’est presque pas modifié au stade prodromique de la maladie. Le dosage de l’α-synucléine dans le LCS a également un intérêt pour distinguer les deux pathologies neurodégénératives mais il a une moindre valeur pour séparer les sujets atteints de MCL et les individus présentant d’autres troubles cognitifs. Ainsi, l’analyse du LCS permet globalement un diagnostic différentiel de la MCL et de la MA mais l’étude de nouveaux biomarqueurs devrait permettre de l’améliorer. Ainsi, nous évaluerons également de manière la plus exhaustive possible l’ensemble des biomarqueurs présentant un potentiel intérêt dans ce diagnostic.