Le patient hospitalisé en réanimation, quand il n’est pas déjà dénutri à l’admission, présente un risque élevé de dénutrition du fait de sa possible incapacité à couvrir spontanément ses besoins nutritionnels et compte tenu de la majoration de ceux-ci induite par l’agression. L’évaluation nutritionnelle initiale permet, tout en disposant d’une référence de départ, de définir l’urgence de l’assistance nutritionnelle et le risque de complications induites par la dénutrition. Une fois les modalités de l’assistance nutritionnelle définies et celle-ci mise en route, il est bien entendu nécessaire de suivre son efficacité et le cas échéant sa tolérance.Les marqueurs biologiques dans cette évaluation et ce suivi nutritionnels seront tout d’abord deux protéines sériques, l’albumine et la transthyrétine, plutôt marqueur pronostique pour la première et marqueur de suivi pour la seconde, très largement accessibles dans les laboratoires de biologie. L’évaluation du capital protéique et de sa dynamique pourra, pour le plus simple, recourir au suivi du bilan azoté, de préférence à partir de la mesure de l’azote total urinaire, qui ne donne qu’une image globale du métabolisme protéique ou, pour les laboratoires possédant l’équipement chromatographique nécessaire, l’analyse des acides aminés sanguins (rapport phénylalanine/tyrosine) et urinaires (3-méthyl-histidine) qui permettra d’évaluer le catabolisme protéique. Enfin, l’étude de l’aminoacidogramme plasmatique complet pourrait être une piste d’avenir pour une adaptation individualisée de l’apport nutritionnel.