Les ongles peuvent être la cible d’effets indésirables médicamenteux, soit en parallèle d’une atteinte cutanée plus diffuse, soit de façon isolée. La sémiologie unguéale et les termes qui lui sont rattachés sont très spécifiques. L’agression de la matrice conduit à un ralentissement ou un arrêt de la croissance de l’ongle à l’origine des lignes de Beau, des lignes de Mees ou d’une onychomadèse. Celle du lit de l’ongle se traduit par une onycholyse, parfois induite ou favorisée par l’exposition solaire (photo-onycholyse). Parmi les médicaments impliqués dans ces effets, figurent de nombreux anticancéreux dont les taxanes. L’atteinte des plis péri-unguéaux est à l’origine d’une paronychie et de botriomycomes, manifestations décrites avec les rétinoïdes, l’indinavir et les anticancéreux de la famille des anti-EGFR. Ces atteintes unguéales et péri-unguéales sont souvent douloureuses, retentissent sur la qualité de vie et peuvent se compliquer de surinfection. Enfin, de nombreux médicaments peuvent induire une pigmentation unguéale (anticancéreux, cyclines, antimalariques, zidovudine).