La reconnaissance des microorganismes par le système immunitaire inné implique une famille de récepteurs (pattern recognition receptor ou PRR). Les PRR ont une spécificité génétiquement déterminée et ont pour principale fonction de discriminer le soi du non-soi via la reconnaissance de motifs moléculaires exprimés sélectivement par les microorganismes. Les PRR sont également capables de discriminer le soi du soi modifié, soulignant leur rôle dans la détection des signaux de danger pour le système immunitaire, qu’ils soient d’origine endogène (cellules mortes) ou d’origine exogène (microbes). Les PRRs ont été classés en trois familles constituées par les récepteurs associés aux cellules, impliqués dans la reconnaissance du soi modifié ou du non soi ou dans l’activation des cellules immunes et les récepteurs solubles. Les PRR jouent un rôle crucial dans l’initiation des réponses immunitaires adaptatives, généralement protectrices. Le concept actuel est que le type de PRR recruté par un pathogène donné va conditionner, du moins en partie, la nature de la réponse immunitaire générée qui sera adaptée à la nature du microbe rencontré. À l’exception de certaines molécules, les PRR n’ont pas encore trouvé une place importante dans l’arsenal des marqueurs utilisés dans le suivi clinique des patients, que ce soit au cours des affections aiguës ou chroniques. Ce constat peut résulter du fait que l’étude du système immunitaire inné constitue une « science » encore jeune, dont le corollaire est l’absence de sondes spécifiques validées et calibrées, ainsi qu’à la biologie des récepteurs de l’immunité innée eux-mêmes, leur redondance pouvant masquer des anomalies de certains PRR. De nombreuses études sont donc encore nécessaires pour élucider la biologie des PRR, leurs rôles dans l’initiation des réponses immunitaires adaptatives et leur implication dans des pathologies humaines.