IntroductionLes recommandations internationales pour le diagnostic de SIAD n’ont pas retenu le test de charge hydrique par manque de données publiées. Notre objectif est d’évaluer l’intérêt de réaliser un test de charge hydrique chez les patients avec un antécédent d’hyponatrémie.DescriptionNous analysons rétrospectivement les données de patients adressés en service spécialisé (Physiologie, HEGP, Paris). Ils ont reçu une charge hydrique orale de 20 mL/kg en 30 minutes. Le diagnostic de SIAD est retenu si la natrémie (PNa) est < 135 mM en cours d’épreuve en l’absence de cause endocrinienne (thyroïdienne ou surrénalienne), de traitement inducteur et/ou d’hypovolémie.MéthodesNous comparons les données de patients ayant un SIAD avec PNa < 135 mM à jeun, de ceux ayant une PNa ≥ 135 mM à jeun et une réponse normale lors du test de charge hydrique, à ceux ayant une PNa < 135 mM qui est révélée en cours de test.RésultatsParmi les 174 patients analysés, 21 (12 %) sont considérés comme normaux, 80 (46 %) ont un SIAD et 72 (42 %) une hyponatrémie liée à une autre cause. Parmi les patients avec SIAD, 41 % sont ‘normonatrémiques’ (PNa ≥ 135 mM) à jeun (après 12 heures de restriction hydrique) : leurs données démographiques ne diffèrent pas des patients hyponatrémiques à jeun. Leur PNa diminue en cours de test mais reste supérieure à celle des patients hyponatrémiques à jeun (132 ± 2 vs 127 ± 3 mM,p < 0,0001). Nous confirmons ces résultats dans une cohorte indépendante de 38 patients (service de néphrologie, Valenciennes) chez qui 63 % ont aussi un SIAD normonatrémique à jeun.ConclusionRéalisée en conditions calibrées (à jeun), la biologie ne permet pas le diagnostic de SIAD dans 41 à 63 % des cas. Le test de charge hydrique permet d’identifier un groupe de patients avec une anomalie d’excrétion de l’eau, possiblement une forme plus modérée de SIAD.