IntroductionLes néphropathies interstitielles aiguës (NIA) représentent une cause fréquente d’insuffisance rénale aiguë.DescriptionLe but de notre étude était d’étudier les particularités cliniques et étiologiques des NIA et d’identifier les principaux facteurs pronostiques liés à l’évolution vers l’insuffisance rénale chronique (IRC).MéthodesIl s’agit d’une étude rétrospective qui a inclus 60 patients ayant une NIA prouvée histologiquement, suivis dans notre service durant la période allant de 1980 à 2018. L’évolution vers l’IRC a été définie par un taux de débit de filtration glomérulaire inférieur à 60 mL/min/1,73 m2 à la fin du suivi.RésultatsL’âge moyen des patients au moment du diagnostic de la NIA était de 41,3 ± 16,9 ans. Le genre ratio (hommes/femmes) était de 0,25. Tous les patients avaient une insuffisance rénale aiguë au moment de la biopsie rénale avec une créatinémie médiane de 392 μmol/L [115–2107]. Les principales étiologies des NIA étaient les causes immunoallergiques dans 18 cas (30 %), les maladies systémiques dans 16 cas (26 %), le NITU syndrome dans 12 cas (20 %) et les causes infectieuses dans 7 cas (12 %). La cause de la NIA était indéterminée dans 7 cas (12 %). La corticothérapie a été indiquée dans 48 cas (80 %). Après un suivi médian de 24 mois, 18 patients (30 %) ont évolué vers l’IRC. Les facteurs prédictifs indépendants de l’évolution vers l’IRC étaient l’âge avancé (p = 0,05), un pourcentage de glomérules sclérosés supérieur à 15 % (p = 0,004), l’absence d’un œdème interstitiel (p ˂ 0,001), le non-recours à la corticothérapie (p = 0,02) et un délai de mise en route de la corticothérapie supérieur à 21 jours (p = 0,02).ConclusionLes contextes étiologiques associés aux NIA sont divers. Actuellement, l’origine immunoallergique représente l’étiologie la plus fréquente. Le pronostic rénal est souvent favorable au cours des NIA, mais l’évolution peut se faire vers l’IRC en cas de retard diagnostique et thérapeutique.