L’objectif de cette revue est de présenter les possibilités de recherche clinique à partir des registres, en se basant sur des exemples tirés du registre français REIN (Réseau Epidémiologique et Information en Néphrologie) : en plus d’un intérêt certain dans la planification, l’observation et l’aide à la décision et l’étude des inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins, les registres peuvent également permettre des études de comparaison entre les structures mais aussi et surtout la relation cause à effet. Si l’essai randomisé contrôlé est idéal méthodologiquement pour explorer la causalité, il reste néanmoins complexe à mettre en œuvre, avec une applicabilité en pratique quotidienne difficile notamment du fait d’un suivi très rapproché et de patients très sélectionnés. À l’inverse, les études observationnelles permettent d’avoir un grand nombre de patients, avec un focus possible sur des sous-groupes à risque, de manière relativement rapide et peu coûteuse.Dans le futur, l’accès facilité aux données de santé permettra de compléter les informations déjà recueillies dans le registre, par exemple les causes d’hospitalisation, les médicaments dispensés, les coûts des soins en ville, la génétique... Les bases de données seront donc de plus en plus riches. Pour réunir les avantages mutuels des registres et des essais randomisés, on peut imaginer de mettre en place des essais randomisés nichés dans les registres, ce qui coûtera moins cher et sera plus proche de la réalité, avec donc des conclusions plus facilement généralisables ; cependant, de nombreux enjeux restent à définir, et surtout les enjeux éthiques et de confidentialité de ces « méga-données »...