IntroductionL’hypertension intracrânienne idiopathique (HII) est une pathologie rare associant une HTIC isolée sans lésion intracrânienne, liquide céphalo-rachidien hypertendu et de composition normale et des signes neuroradiologiques indirects. Nous rapportons une observation d’HII chez une greffée rénale avec mise en évidence du rôle déclenchant du céfotaxime.ObservationPatiente âgée de 20 ans, greffée rénale en 2014, sous tacrolimus 4 mg/j, MMF 1 g/j et prednisone 5 mg/j, est hospitalisée pour fièvre et toux sèche. Téléthorax : pleurésie de moyenne abondance unilatérale droite ; la biologie était normale hormis une CRP à 96 mg/L. Céfotaxime a été prescrit à raison de3 g/j. L’analyse du liquide pleural était en faveur d’une origine infectieuse non spécifique. Céfotaxime a été maintenu et la CRP s’est négativée après dix jours.À j18 de traitement sont apparus : nausées, vomissements, strabisme convergeant et diplopie de l’œil gauche, absence de troubles de vigilance et signes de focalisation. Acuité visuelle détériorée (1/10), champ visuel altéré et œdème papillaire bilatéral au fond d’œil. L’angio-IRM a montré un élargissement des gaines des nerfs optiques, une selle turcique partiellement vide et absence d’anomalies parenchymateuse ou vasculaire.LCR : (10 cc), pression 40 cm d’H2O avec une cytologie, bactériologie et biochimie normales.Les sérologies bactérienne et virale sont négatives ; le bilan hormonal est normal. Traitement : acétazolamide 1,5 g/j, prednisone 60 mg/j et PL évacuatrice de 20 cc avec arrêt de céfotaxime.Évolution : disparition des céphalées et des troubles visuels, amélioration rapide de l’acuité visuelle et régression lente de l’œdème papillaire.DiscussionLe diagnostic d’HII est retenu sur les critères de Dandy, mis à jour en 2002[1]. L’incidence est de 1–2/100 000 dans la population générale[2]. Le sexe féminin et l’obésité sont les principaux facteurs de risques. Certains médicaments ont été incriminés[2]. Une toxicité au céfotaxime a été évoquée pour expliquer l’HTIC ; neuf cas d’HTIC au céfotaxime ont été rapportés, représentant 0,43 % de l’ensemble des effets secondaires au céfotaxime ; le délai d’apparition était de moins d’un mois dans 100 % des cas[3].ConclusionL’HII est une maladie rare pour laquelle l’origine médicamenteuse doit être recherchée soigneusement. Le traitement doit être débuté en urgence, le pronostic étant visuel.