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Hépatite fulminante compliquant une maladie de dépôts de chaînes lourdes d’immunoglobulines monoclonales de type Randall

Auteurs : Mihoubi W, Javaugue V1, Ecotière L1, Desport E1, Bauwens M1, Gombert JM2, Goujon JM3, Bridoux F1, Touchard G1
Affiliations : 1Néphrologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France2Immunologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France3Anatomie et cytologie pathologique, CHU de Poitiers, Poitiers, France
Date 2015 Septembre, Vol 11, Num 5, pp 383-383Revue : Néphrologie et ThérapeutiqueDOI : 10.1016/j.nephro.2015.07.362
PMN.26
Résumé

IntroductionLe syndrome de Randall, également appelé « monoclonal immunoglobulin deposition disease », se définit par la présence de dépôts non organisés d’immunoglobulines monoclonales. Dans de rares cas, les dépôts sont constitués d’une chaîne lourde isolée (heavy chain deposition disease, HCDD). L’atteinte rénale est quasi constante. Les manifestations extra-rénales, souvent asymptomatiques, sont de fréquence mal connue. Nous rapportons une forme rare de HCDD avec atteinte hépatique sévère.ObservationUn patient de 85 ans est hospitalisé pour ictère et perte de 10 kg en 3 mois. A l’admission, il présente des œdèmes des membres inférieurs et une hépatomégalie. Le bilan biologique révèle une cholestase ictérique (phosphatases alcalines = 10 N, bilirubine conjuguée = 3 N), une cytolyse hépatique (transaminases = 2 N), une hypo-albuminémie à 15 g/L et une bi-cytopénie. L’immunofixation détecte une protéine monoclonale IgGλ. La créatininémie est à 73 μmol/L. Le bilan urinaire met en évidence une protéinurie à 4,6 g/j (47 % d’albumine, Bence Jones λ). Le myélogramme révèle 23 % de plasmocytes dystrophiques. Une chimiothérapie par bortézomib + dexaméthasone est débutée. L’évolution est rapidement défavorable, avec dégradation du bilan hépatique et insuffisance rénale aiguë. Le patient décède 5 jours plus tard d’une hépatite fulminante. La biopsie hépatique post-mortem montre des dépôts éosinophiles, PAS (+), rouge Congo (–), localisés au niveau des espaces de Disse et des membranes basales des canaux biliaires. En immunofluorescence, les dépôts sont constitués d’une chaîne lourde γ1 délétée de son premier domaine constant (CH1) sans chaîne légère associée. L’étude du sérum en immunoblot confirme la présence d’une chaîne lourde γ1 libre tronquée.ConclusionCe premier cas d’HCDD avec hépatite fulminante souligne l’importance de la recherche des manifestations extra-rénales, qui peuvent parfois menacer le pronostic vital. Les mécanismes physiopathologiques impliqués dans cette maladie demeurent mal élucidés. Si la délétion du CH1 facilite la sécrétion d’une chaîne lourde libre, les caractéristiques du domaine variable semblent être impliquées dans l’apparition des dépôts tissulaires.

 Source : Elsevier-Masson
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Mihoubi W, Javaugue V, Ecotière L, Desport E, Bauwens M, Gombert JM, Goujon JM, Bridoux F, Touchard G. Hépatite fulminante compliquant une maladie de dépôts de chaînes lourdes d’immunoglobulines monoclonales de type Randall. Néphrologie et Thérapeutique. 2015 Sep;11(5):383-383.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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