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Gammapathie monoclonale et insuffisance rénale : apparences trompeuses !

Auteurs : Colombo A, Sibille A1, Mondon R1, Dosbaa I2, Labatut D1, Verove C1, Sechet A1, Moumas E1
Affiliations : 1Néphrologie-dialyse, centre hospitalier général, avenue Charles-de-Gaulle, Niort, France2Laboratoire de biologie, centre hospitalier Général, avenue Charles-de-Gaulle, Niort, France
Date 2015 Septembre, Vol 11, Num 5, pp 368-369Revue : Néphrologie et ThérapeutiqueDOI : 10.1016/j.nephro.2015.07.326
PJN.80
Résumé

IntroductionL’association gammapathie monoclonale (GM) et insuffisance rénale (IR) doit faire évoquer une « monoclonal gammopathy of renal significance » (MGRS). Cependant, le diagnostic de maladie rénale peut être posé à tort dans de rares cas.ObservationUne patiente de 77 ans, hypertendue et suivie pour une GM IgM kappa depuis 2010, est adressée début 2014 pour une IR évoluant depuis 1 an (créatinine à 210 μmol/L contre 80 μmol/L en 2011). L’examen clinique est sans particularité, la pression artérielle est à 170/80 mmHg. La bandelette urinaire est négative. Les reins sont de taille normale en échographie. La patiente est convoquée trois semaines plus tard pour une biopsie rénale après avoir substitué l’éprosartan par de la felodipine. À son admission, la créatininémie est à 63 μmol/L, l’urée à 4 mmol/L, la protéinurie est négative. La biopsie rénale n’est donc pas réalisée. L’immunofixation sérique retrouve 3 IgM kappa dont une majoritaire à 14,8 g/L et l’immunofixation urinaire retrouve une chaîne légère kappa. La biopsie ostéomédullaire confirme une maladie de Waldenström. Six mois plus tard, une élévation de la créatininémie à 200 μmol/L (urée à 4 mmol/L) motive une nouvelle hospitalisation pour biopsie rénale : l’examen clinique et les paramètres hématologiques sont inchangés, l’urée est à 4 mmol/L et la créatininémie à 68 μmol/L par la technique de Jaffé Cinétique. La créatininémie dosée le même jour dans son laboratoire habituel par une technique enzymatique est à 195 μmol/L. La mesure est à 74 μmol/L à l’aide d’une autre technique enzymatique. Le dosage de la cystatine C est à 0,79 mg/L (N = 0,59–1,04). La patiente présente donc une fonction rénale normale.ConclusionNous présentons un cas probable d’interaction entre une IgM kappa monoclonale et un dosage enzymatique de la créatininémie. Ces « pseudohypercréatininémies » secondaires aux GM sont rarement rapportées et doivent être évoquées devant une élévation isolée de la créatininémie en particulier associée à une normalité de l’urée et du sédiment urinaire. Dans ces cas, un contrôle par une technique colorimétrique ou enzymatique différente associé à un dosage de cystatine C peut être réalisé.

 Source : Elsevier-Masson
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Colombo A, Sibille A, Mondon R, Dosbaa I, Labatut D, Verove C, Sechet A, Moumas E. Gammapathie monoclonale et insuffisance rénale : apparences trompeuses !. Néphrologie et Thérapeutique. 2015 Sep;11(5):368-369.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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