IntroductionLe pronostic de la néphropathie lupique s’est beaucoup amélioré grâce à une meilleure connaissance des facteurs pronostiques.ObjectifDéterminer les facteurs pronostiques influençant la rémission à 6 mois de la néphropathie lupique à travers l’étude des caractéristiques clinicobiologiques, histologiques et thérapeutiques de nos patients.Patients et méthodesÉtude rétrospective menée sur 8 ans (janvier 2005–décembre 2013) incluant 140 patients ayant une néphropathie lupique prouvée à la PBR. La classe VI a été exclue. La rémission est définie par la négativation de la protéinurie et la normalisation de la fonction rénale.RésultatsAu total, 132 F et 8 H, moyenne d’âge de 31 ans (8–63 ans). La néphropathie lupique était révélatrice du lupus dans 62 %. Au diagnostic, une HTA était présente dans 42 % des cas, une hématurie dans 56,4 % des cas, un syndrome néphrotique dans 53,5 % des cas et une insuffisance rénale dans 50 % des cas. L’analyse histologique a révélé la prédominance de la glomérulonéphrite classe IV dans 67 % des cas. L’évolution à 6 mois marquée par l’obtention de la rémission dans 54 % des cas. Les facteurs associés à l’absence de la rémission sont : la présence d’une HTA à l’admission (54,1 % vs 32,4 %,p = 0,01), l’insuffisance rénale initiale (65,6 % vs 35,2 %,p = 0,0005), la présence des anticorps anti-DNA natifs (82 % vs 66,2 %,p = 0,04), la classe IV (75,4 % vs 56,3 %,p = 0,02), l’indice d’activité > 7 (45,6 % vs 17,6 %,p = 0,001) et l’indice de chronicité > 4 (26,2 % vs 3 %,p = 0,0009).Discussion et conclusionDes publications s’accordent sur le fait que l’âge < 24 ans ou > 50 ans, le sexe masculin, le délai entre le début du lupus et la PBR, le syndrome néphrotique et le taux bas de C3 sont des facteurs de mauvais pronostic. En revanche, notre étude a identifié l’HTA, l’insuffisance rénale, la positivité des Ac anti-DNA, la classe IV, l’indice d’activité > 7 et de chronicité > 4 comme éléments pronostiques. Ainsi, la congrégation de ces facteurs dans un score pronostique pourrait être utile dans la prise en charge de cette affection très fréquente dans notre contexte.