IntroductionLes pathologies auto-immunes avec atteinte rénale (vascularites et syndromes lupus-like) secondaires au traitement par inhibiteurs du TNF alpha sont bien documentées. À l’inverse, la survenue d’une hyalinose segmentaire et focale (HSF), en particulier de type cellulaire ou du pôle urinaire, n’a jamais été décrite chez les patients recevant ce type de biothérapie.Patients et méthodesLes critères d’inclusion étaient : traitement par anti-TNF alpha, anomalie rénale clinico-biologique imputable au traitement ayant conduit à la réalisation d’une ponction biopsie rénale avec diagnostic d’HSF. Les données cliniques et anatomopathologiques ont été recueillies rétrospectivement.RésultatsTrois patients ont été inclus. Il s’agissait de 2 femmes et 1 homme traités respectivement par infliximab (Remicade®) pour polyarthrite rhumatoïde (n = 2) et étanercept (Enbrel®) pour maladie de Crohn (n = 1). Le motif de réalisation de la biopsie était un syndrome néphrotique dans les 3 cas. Les anomalies néphrologiques étaient détectées sous traitement (n = 2) par anti-TNF alpha ou au décours immédiat (n = 1) de celui-ci. Les lésions histologiques correspondaient à une HSF dans les 3 cas, de type cellulaire dans 2 cas et du pôle urinaire (tip lesion) dans 1 cas. L’attitude thérapeutique a consisté en l’arrêt du traitement par anti-TNF alpha dans les 3 cas, associé à une corticothérapie dans 1 cas. Dans les 3 cas, l’évolution a été favorable avec correction du syndrome néphrotique sans récidive.Discussion et conclusionNous rapportons une nouvelle complication rénale des inhibiteurs du TNF alpha, justifiant la surveillance néphrologique attentive des patients recevant ce type de traitement.