IntroductionLes spondylarthrites (SpA) sont classiquement associées à la néphropathie à IgA (NIgA), mais les caractéristiques précises de la maladie glomérulaire restent mal étudiées.Patients et méthodesÉtude rétrospective multicentrique nationale. Les critères d’inclusion étaient l’existence d’une NIgA histologiquement prouvée et d’une SpA définie par les critères d’Amor.RésultatsL’étude a pu recenser 24 patients. Le sex-ratio (H/F) était de 21/3, l’âge médian à la découverte de la néphropathie de 37 ans. L’HLA-B27 était présent chez 90 % des patients et la maladie rhumatismale était une SpA ankylosante (n = 14), une SpA indifférenciée (n = 5), un rhumatisme psoriasique (n = 3) ou associé à un Crohn (n = 2). Dans la majorité des cas (17/24) le rhumatisme a précédé la néphropathie, avec un délai médian de 9,6 années. Au diagnostic de la NIgA, seuls 4 patients avaient une IRC (MDRD < 60), avec une protéinurie moyenne de 0,16 ± 0,14 g/mmol de créatinine urinaire. Les IgA sériques étaient élevées dans 14/16 cas.La biopsie rénale a révélé une hypercellularité mésangiale dans 33 % des cas, une HSF dans 46 %, une prolifération endocapillaire dans 17 %, une fibrose interstitielle (> 25 %) dans 50 %, des croissants dans 30 %. Cinq patients ont reçu une corticothérapie à indication néphrologique, 6 des petites doses de stéroïdes à visée articulaire, 17 des agents anti-TNF. Après un suivi moyen de 5,4 années, 9 patients présentaient une IRC non terminale avec un MDRD < 60 et 3 patients étaient en dialyse. Le déclin moyen du DFG était de −5,3 ± 6,4 mL/min/1,73 m2par an. L’évolution rénale péjorative était associée à l’HTA, à la protéinurie, au degré de fibrose interstitielle, mais pas à la gravité de la SpA, ni à la prescription d’anti-TNF.Discussion et conclusionL’évolution de la néphropathie est plus sévère que celle de la NIgA primitive, sans effet bénéfique majeur retrouvé de l’administration des anti-TNF ou de corticoïdes à faibles doses.