ObjectifDepuis le début de la pandémie de COVID-19, les symptômes persistants sont devenus une préoccupation croissante. L’objectif de notre étude est d’évaluer les symptômes psychiatriques et ceux liés au sommeil après une infection à COVID-19, ainsi que sur leur relation avec les autres symptômes résiduels. Notre hypothèse est que les patients ayant souffert d’une infection plus sévère auront une moins bonne qualité de sommeil et des scores plus élevés sur les échelles psychométriques.MéthodesIl s’agit d’une étude prospective conduite à l’hôpital Bichat (AP–HP) comprenant une évaluation clinique systématique des patients 3 mois après une infection à COVID-19, au moyen de questionnaires (ESS, ISI, PSQI, HAD, PCL-S, QIDS-SR16) et d’un entretien standardisé.RésultatsSur les 102 patients inclus, 34,3 % souffraient de symptômes anxieux, 22,5 % de symptômes dépressifs, et 10 patients présentaient des idées suicidaires. Sur le plan du sommeil, 19,6 % étaient somnolents, 34,3 % souffraient d’insomnie, et 53,9 % présentaient une altération de leur qualité de sommeil. On ne retrouvait pas de différence significative sur ces scores en fonction de la gravité de l’infection. Les patients avec une plainte de dyspnée avaient des scores significativement plus élevés sur l’échelle d’insomnie avec un score médian de 7,5 [5–14] vs 5 [2–10] (p = 0,026).ConclusionNotre étude montre une prévalence élevée de symptômes anxieux, dépressifs, et de troubles du sommeil à 3 mois d’une infection à COVID-19. Ces résultats soulignent la nécessité d’un suivi à long terme de ces patients, afin d’observer l’évolution de ces manifestations.