ObjectifL’apomorphine est un puissant agoniste dopaminergique et opioïdergique. Son efficacité dans le syndrome des jambes sans repos (SJSR) a été documenté par quelques études après prise unique sur des échantillons de patients limités. Cette communication rapporte l’effet d’une administration sous-cutanée continue pendant 9 mois chez un patient atteint d’un SJSR pharmaco-résistant et d’une maladie de Parkinson idiopathique (MPI).MéthodesNous avons documenté prospectivement l’effet d’une administration sous-cutanée d’apomorphine délivrée par une pompe chez un homme de 57 ans atteint d’une MPI et d’un SJSR sévère en utilisant une passation itérative d’échelles, une actimétrie après 6 mois de traitement et une polysomnographie (PSG) après 9 mois de traitement. L’effet de l’apomorphine est mis en relation avec l’évolution clinique du patient depuis l’âge de 47 ans.RésultatsÀ l’âge de 47 ans le patient consulte pour une insomnie et un SJSR ; un an après une MPI est diagnostiquée. Pendant les 10 ans de suivi le patient bénéficie de 7 PSG confirmant la sévérité du SJSR qui ne répond pas ou peu aux traitements conventionnels (dopaminoagonistes, antiépileptiques, opioïdes, benzodiazépines). À l’âge de 57 ans, le patient présente des importantes fluctuations motrices malgré un traitement par L-DOPA 725 mg/j + Ropinirole 5 mg/j et une pompe à apomorphine est alors installée (220 mg/24 heures). Le patient rapporte un bénéfice immédiat sur le SJSR qui persiste pendant 9 mois, sans amélioration des blocages moteurs. Après retour à la thérapie orale, motivé par des nodules sous-cutanés aux sites d’injection, le patient signale une réapparition du SJSR l’amenant progressivement à une prise nocturne anarchique des antiparkinsoniens. La pompe n’est pas ré-installée le patient devant bénéficier très prochainement d’une stimulation cérébrale profonde pour sa MPI.ConclusionLa pompe à apomorphine pourrait apporter un bénéfice significatif et durable dans des formes sélectionnées de SJSR avec ou sans MPI associée.