Les troubles du sommeil et de la vigilance sont encore trop méconnus en Médecine du Travail. Il peut s’agir, soit de troubles non liés directement au travail, mais qui peuvent être aggravés par certaines conditions de travail et retentir sur le travail lui-même, soit de troubles directement générés par le travail, avec, au premier plan, le travail de nuit et le travail en horaires décalés qui concerne 20% de la population active.Les conséquences de ces troubles sont potentiellement graves pour les individus (risques accidentels, de conduite automobile mais aussi de conduite de machines, accidents de chantier, arrêts de travail répétés, pathologies gastro-entérologiques et cardiovasculaires, pathologies psychiatriques, grossesses à risques et avortements spontanés, voire même développement de certains cancers). Elles peuvent également être dramatiques pour la collectivité, comme l’ont montré diverses catastrophes internationales.Grâce à l’utilisation d’outils de dépistage simples et fiables (questionnaires de sommeil, échelle de somnolence d’Epworth, agenda de sommeil), le médecin du travail peut et doit dépister les pathologies du sommeil et de la vigilance, notamment dans le cadre des deux visites annuelles obligatoires pour les personnels travaillant en horaires décalés. En fonction des résultants de ce premier dépistage, il peut ensuite demander la réalisation de bilans plus spécialisés (actimétrie, polygraphie ventilatoire, polysomnographie ambulatoire, test itératif des latences multiples d’endormissement) à visée diagnostique ou de surveillance de l’efficacité d’un traitement (test de maintien d’éveil).