La quantité d'informations et de connaissances disponibles sur l'obésité a crû de façon exponentielle depuis les années 1990. Ce n'est toutefois que 5 ans plus tard que l'obésité de l'enfant a fait une entrée discrète pour devenir en 2000 un thème de recherche majeur et une priorité de Santé publique dans l'ensemble du monde industrialisé alors que les pays pauvres sont à leur tour effleurés par ce phénomène. Les avancées sont liées au fait que ce sujet prend désormais toute sa dimension: aucun domaine ne peut être a priori exclu pour l'expliquer, de la sociologie à la biologie moléculaire. L'ensemble demeure encore un gigantesque puzzle et pose, en définitive, la question de la relation d'un individu à son environnement. L'enfant après l'adulte, les Européens et les autres après les Nord-Américains sont confrontés à un défi qu'ils ne peuvent éviter de relever ensemble. Comment l'homme, adapté au cours des millénaires à la survie en situation de carence nutritionnelle et de haute dépense d'énergie, peut-il désormais faire face à l'abondance ou du moins aux facettes de cette situation qui lui confèrent un désavantage certain ? Cet article essaie de présenter un état de la réflexion utile aux cliniciens et notamment aux pédiatres dont la responsabilité démarre peut-être même, à cet égard aussi, dès la gestation, ainsi que le souligne l'expertise collective que l'Institut national des sciences et de la recherche médicale (Inserm) vient de mener. De nouvelles voies thérapeutiques sont aussi à découvrir, dans le respect des recommandations générales de l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé).