Pour un soignant, mener une réflexion éthique signifie interroger sa pratique clinique. Cette démarche a pour but d’optimiser l’acte de soin. Loin d’être une évidence, elle nécessite une formation qui est effective au sein de nombreux cursus depuis plusieurs années. La place de l’enseignement de l’éthique médicale au sein des études de sages-femmes n’a jamais réellement été étudiée. Cette recherche propose de l’évaluer, autour de l’exemple du projet de naissance et de trois des valeurs fondamentales du soin qu’il représente : l’autonomie, la vulnérabilité et les droits des patients. Il s’agit d’une étude qualitative, rétrospective. Celle-ci a été menée par interview auprès de 15 sages-femmes enseignantes, et, par questionnaire auprès de 53 étudiantes de la promotion 2010–2014 des deux écoles de sages-femmes parisiennes de l’AP–HP. Les résultats montrent que l’enseignement de l’éthique médicale a sa place au sein de la formation. Par contre, les notions abstraites, qui sont de l’ordre du savoir-être, telle que l’autonomie, ne sont pas lisibles dans le cursus. Abordées de façon aléatoire auprès des apprenants, elles sont moins bien maîtrisées. Ce travail propose des pistes de réflexion pour améliorer la qualité de la prise en charge humaine des patientes, tout en préservant l’indispensable sécurité des soins. La participation des associations de patientes est un des axes à explorer.