Dans les pays en voie de développement, l’hémorragie du post-partum est la première cause de décès maternel, et celui-ci touche environ 1 % des femmes enceintes. Dans les pays développés comme le nôtre, la mortalité maternelle est cent fois moindre mais stagne aux alentours de 10 pour 100 000 naissances. Alors que les décès maternels par hémorragie ne devraient plus faire partie des premières causes constatées dans nos pays, les enquêtes confidentielles françaises montrent que la fréquence des décès par hémorragie a sans doute été le double de ce qu’elle était dans des pays voisins au cours de la dernière décennie.L’hémorragie du post-partum se définit par la perte de 500 ml de sang ou plus dans les 24 heures qui suivent l’accouchement (5 % des accouchements), mais c’est à partir de 1 000 ml que la tolérance maternelle se trouve réellement menacée (1 % des femmes environ). Les « gestes qui sauvent » concernent environ une patiente sur mille et chaque obstétricien n’est confronté à cette situation que quelques fois dans sa vie.Que l’on s’intéresse à la morbidité ou à la mortalité maternelles, les facteurs de risque d’hémorragie sont pratiquement les mêmes. Les grossesses multiples, les cicatrices utérines, les hématomes rétro-placentaires, les césariennes, une situation sociale défavorable et l’absence de suivi prénatal constituent des facteurs de risque d’hémorragie. Cependant, l’un de ceux qui sont le plus liés à la mortalité par hémorragie est l’âge maternel, et la majorité des hémorragies surviennent sans que l’on puisse retrouver de facteur de risque maternel sur lequel on puisse agir préventivement. Il existe en revanche des arguments en faveur du rôle bénéfique de facteurs organisationnels, sur lesquels il est possible d’envisager des actions.