Le Collège National des Sages-Femmes a lancé, entre avril et juin 2003, une enquête d’opinion quant à l’inscription de la ventouse et du forceps d’expulsion au ban des compétences de la sage-femme.Les sages-femmes se sont exprimées majoritairement contre (environ 3 fois sur 4) arguant principalement du fait que ces instruments sont habituellement réservés aux situations pathologiques alors que l’apanage de la sage-femme est l’eutocie.En outre, elles estiment qu’actuellement la priorité de la profession n’est pas de pouvoir utiliser ventouse et forceps mais plutôt de réinvestir des domaines qui lui ont échappé tels que la surveillance prénatale des grossesses physiologiques dont l’essentiel est assuré par les gynécologues-obstétriciens.Quant aux sages-femmes favorables à l’utilisation de ces instruments, elles y ont vu essentiellement deux avantages :—la réduction, bénéfique pour la mère et l’enfant, du délai entre le moment où est posée l’indication et le moment de la naissance,—la disparition de l’expression abdominale tant décriée.Il semble donc que, même si à certaines périodes de leur Histoire, les sages-femmes ont eu recours pour leur propre compte aux extractions instrumentales, elles ne revendiquent pas aujourd’hui cette nouvelle compétence.