Les unités de soins palliatifs (USP) sont très attachées à préserver au mieux la vigilance et les fonctions cognitives des patients qui leur sont adressés. Une enquête a été réalisée sur les 59 patients présents un jour donné à la maison médicale Jeanne-Garnier (USP). Elle a évalué la vigilance des patients (score de Rudkin) et leurs performances cognitives (test élémentaire de concentration, orientation et mémoire [Telecom]) et questionné les médecins sur l’intentionnalité des médicaments utilisés. Des corrélations ont été recherchées entre ces données, la durée de séjour et la survie.RésultatsLes patients sont majoritairement éveillés (score de Rudkin : 1,9 ± 1,3) mais 73 % des patients présentent une altération des fonctions cognitives (test Telecom : 19 ± 10). Une atteinte cérébrale (39 % des patients) altère nettement les performances cognitives sans répercussion sur la vigilance. Les doses administrées de morphine ou de benzodiazépines n’ont pas de corrélation avec les scores de vigilance ou des fonctions cognitives. De même, la durée de vie n’est pas liée à la consommation de ces médicaments. Dans notre hôpital, le recours à une sédation n’est pas fréquent : aucune sédation selon la définition de la SFAP n’est instaurée ce jour-là. Notre enquête met également en évidence des disparités interservices et un défaut dans l’information du patient à propos des effets indésirables des médicaments utilisés. Elle a aussi permis que les équipes se familiarisent avec des outils simples et utilisent un même langage pour évaluer la vigilance et dépister précocement une confusion trop souvent sous-estimée.