Sous le terme glaucome sont en réalité regroupées plusieurs affections oculaires très variées dans leur déterminisme, leur expression clinique, leur mode évolutif et leur traitement. S’il est impossible de retenir une définition commune, on peut simplifier à l’extrême en disant qu’elles concernent les situations cliniques dans lesquelles un excès de pression intraoculaire altère et détruit la tête du nerf optique, risquant de conduire à la cécité en l’absence de traitement. En fait, il est préférable de considérer que la pression intraoculaire représente un facteur de risque majeur du glaucome, mais il peut ne pas être le seul, et les glaucomes dits « à pression normale » ne sont pas exceptionnels. Si le glaucome « par fermeture de l’angle » représente une urgence thérapeutique classique, le glaucome dit « primitif à angle ouvert », de loin le plus fréquent en Occident, constitue un véritable problème de santé publique. Son dépistage à un stade précoce, ainsi que le repérage des sujets à risque pourraient permettre d’éviter certaines situations fonctionnelles dramatiques régulièrement constatées par les ophtalmologistes. Son traitement, selon les cas, fait appel à des thérapeutiques médicales essentiellement locales, physiques (trabéculoplastie au laser) ou chirurgicales (trabéculectomie, sclérectomie non perforante). L’iridectomie au laser, plutôt que chirurgicale, est le traitement préventif et curatif du glaucome primitif par fermeture de l’angle, dont la crise est parfois précipitée par une prescription médicamenteuse, et qui n’affecte que des globes anatomiquement prédisposés. Un petit pourcentage de glaucomes, enfin, mérite d’être regroupé sous le terme de « glaucomes secondaires » : glaucomes traumatiques, inflammatoires, cortisoniques, néovasculaires, etc.