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O18 Douleurs neuropathiques centrales post AVC

Auteurs : Laurent B1, Peyron R1, Garcia Larrea L1
Affiliations : 1Inserm U-879, Intégration centrale de la douleur
Date 2007, Vol 8, pp 40-42Revue : Douleurs Evaluation - Diagnostic - TraitementDOI : 10.1016/S1624-5687(07)73114-1
Spécificités contextuelles des douleurs neuropathiques
Résumé

Les douleurs neuropathiques (DN) post AVC sont définies par un terme devenu générique de douleurs « d’allure thalamique » même si elles peuvent survenir pour toute lésion encéphalique intéressant les voies ou systèmes d’intégration de la douleur particulièrement spinothalamiques : système spinothalamique des accidents ischémiques du tronc cérébral (Wallenberg, cérebelleuse supérieure), thalamus sensoriel (noyau postérolatéralVPL, partie oralis du ventromédian VMpo), voies thalamocorticales ou atteintes corticales (insula, aires SI SII).On exclut du cadre des douleurs post-AVC celles qui dépendent de facteurs de spasticité, de complications rhumatologiques (syndrome épaule-main…) ou de décubitus (escarres, infections…). Les données épidémiologiques sont peu nombreuses avec des chiffres de 8 % de douleurs post AVC (Andersen 1995) qu’il faut mettre en parallèle avec les 150 000 accidents vasculaires recensés en annuellement en France soit 12 000 nouveaux cas annuels qui vont se chroniciser pour la plupart.Les particularités cliniques sont essentiellement topographiques, avec des douleurs d’hémicorps mais bien souvent la distribution est trompeuse beaucoup plus limitée voire pseudopériphérique selon la somatotopie fonctionnelle des voies lésées : une lésion pariétale peut ne concerner qu’un segment corporel limité, donnant par exemple une atteinte pseudocubitale ou pseudo radiculaire. Les caractéristiques douloureuses (et les descriptions qualititives du patient) sont proches des DN périphériques ou médullaires avec les qualificatifs du DN4 ; les descriptions qu’on disait « classiques » du syndrome thalamique (sensation de froid ou allodynie au froid et au mouvement, sensibilité au stress, tabac, phénomènes sympathiques…) sont présentes pour bien d’autres localisations et donc très peu spécifiques. Si l’AVC ne concerne que le système sensitif et si la douleur centrale s’installe de façon différée et progressive les erreurs diagnostiques sont nombreuses. Il est alors important de remarquer l’absence de contexte étiologique périphérique ou médullaire. Comme dans toute DN c’est la rigueur de l’analyse sémiologique qui est payante : douleur simultanée sur plusieurs endroits d’un hémicorps avec des caractéristiques communes, combinaison de déficit et d’allodynie thermoalgiques, note motrice ou pyramidale, atteinte lemniscale… Dans notre expérience les potentiels évoqués somesthésiques et surtout laser explorant les voies de la douleur sont très utiles et nous ont permis souvent de corriger une interprétation fonctionnelle, voire psychiatrique, erronée des douleurs ; les potentiels évoqués laser montrent classiquement une désafférentation spinothalamique du territoire douloureux, partielle ou totale, avec quelquefois des réponses exagérées des réponses les plus tardives (fibresC) équivalent neurophysiologique de l’allodynie (Garcia Larreaet al.2002).

 Source : Elsevier-Masson
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Laurent B, Peyron R, Garcia Larrea L. O18 Douleurs neuropathiques centrales post AVC. Douleurs Evaluation - Diagnostic - Traitement. 2007;8:40-42.
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Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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