L’histoire de l’opium est le premier volet d’une série de trois articles qui se proposent de relater la fascination millénaire de l’homme pour la morphine sous son versant médicinal. Fils du pavot, père de la morphine, l’opium représente pendant plus de quatre mille ans la source des plus fabuleuses préparations pharmaceutiques, ainsi qu’une panacée de la médecine populaire. Cette première partie de l’histoire de l’opium médicinal retrace les origines botaniques du pavot à l’opium. Elle relate les premiers usages thérapeutiques de la plante de la joie chez les Sumériens, ainsi que l’apparition des premiers papyrus de lutte contre la douleur chez les Egyptiens. Elle décrit l’essor de la médecine gréco-romaine et de son remède universel à base d’opium, la Thériaque. Elle raconte comment les Arabes en assurent la diffusion vers l’Inde et la Chine qui succombe à l’opiomanie de masse et aux guerres eurasiatiques. Elle retrace sa diffusion en Europe, parallèlement avec le développement de la médecine, des apothicaires, puis des pharmaciens. Paracelce énonce les principes de la chimie au service de la médecine avec son « Spécific Anodin » à base d’opium. Thomas Sydenham ouvre la voie de l’industrie médicale en livrant à la postérité le laudanum. Les premiers remèdes brevetés à base d’opium font leur apparition, ainsi que les premiers codex. Mais l’opium, c’est aussi la drogue et la dépendance, et en réponse à l’engouement des populations pour les remèdes à base d’opium, les états se dotent d’un véritable arsenal législatif. Dans le même temps, l’essor de la production mondiale d’opium permet l’éclosion des foyers de production illicite : croissant et triangle d’or.