La production d’endotoxine (ET) par les bactéries Gram négatif est le starter de la réaction inflammatoire du sepsis. La possibilité de neutraliser l’ET peut permettre d’améliorer le pronostic du choc septique. La polymyxine-B est un antibiotique dont les néphro- et neurotoxicités empêchent l’utilisation par voie systémique. La polymyxine-B a été intégrée sur des composés polymériques de membranes artificielles pouvant être utilisées en hémoperfusion. Ainsi, il a été montré expérimentalement in vitro et in vivo que ces membranes recouvertes de polymyxine-B pouvaient permettre de réduire les taux circulants d’ET. Par voie de conséquence, la libération de médiateurs pro-inflammatoires, en particulier cytokiniques, peut être atténuée. Plusieurs études cliniques chez l’homme ont été réalisées au cours du sepsis sévère et du choc septique montrant une amélioration de l’état hémodynamique, des conditions d’oxygénation des patients, voire même de la mortalité. Cependant, il n’existe pas à ce jour d’étude contrôlée à large échelle pour confirmer l’efficacité de ce type de dispositif. D’autres substances ayant des propriétés adsorbantes pour l’ET ou des médiateurs pro-inflammatoires, intégrées à des membranes artificielles, sont en cours d’évaluation.