L'apparition dans les années 1980 des techniques d'hémofiltration d'abord artérioveineuse puis veinoveineuse ont permis de rendre les thérapies extrarénales pour le traitement de l'insuffisance rénale aiguë plus accessibles qu'elles ne l'étaient avec l'hémodialyse intermittente. Outre une plus grande facilité d'utilisation, cette technique convective permettait d'espérer une meilleure tolérance hémodynamique, un meilleur contrôle métabolique, et ainsi une récupération plus rapide de la fonction rénale accompagnée d'une amélioration de la mortalité des patients de réanimation. Depuis lors, de nombreuses études ont alimenté la controverse sur la valeur relative de l'hémofiltration comparée à l'hémodialyse. Le caractère rétrospectif et la médiocrité méthodologique de ces études n'ont cependant pas permis d'apporter des preuves formelles d'une plus grande efficacité de l'hémofiltration. Des données plus récentes, notamment deux méta-analyses et deux études prospectives randomisées permettent de considérer que les deux méthodes sont équivalentes dans les conditions d'utilisation usuelles tant sur leur efficacité que leur tolérance. Concernant la mortalité ou la récupération de la fonction rénale, il ne semble pas exister de différence significative non plus. Le choix de la thérapie pourra donc dépendre de l'expérience de l'équipe et de la disponibilité de la technique.