Les anomalies neuromusculaires acquises en réanimation (ANMAR) sont fréquemment observées chez les patients ayant nécessité plusieurs jours de ventilation mécanique dans le cadre de la prise en charge d'une pathologie grave en réanimation. L'exploration électrophysiologique a longtemps été utilisée comme moyen de détection chez des patients présentant des altérations importantes de la conscience. La détection clinique est également possible, à condition d'attendre le réveil du patient pour évaluer la force musculaire. L'atteinte est bilatérale et symétrique et épargne la musculature faciale. Une atteinte axonale et musculaire coexistent vraisemblablement chez la plupart des patients. Parmi les principaux facteurs de risque, la durée de la défaillance multiviscérale et d'immobilisation, l'utilisation de corticostéroïdes et l'hyperglycémie paraissent le plus solidement impliqués dans la survenue de la pathologie. Les ANMAR contribuent à l'allongement de la durée de ventilation mécanique. Néanmoins, des investigations cliniques sont nécessaires pour mieux quantifier l'atteinte neuromusculaire respiratoire et préciser le niveau de corrélation entre atteinte des membres et atteinte respiratoire. Peu de mesures préventives ont été évaluées. L'effet préventif spectaculaire d'un contrôle glycémique strict observé chez les patients de réanimation de chirurgie cardiaque devrait être confirmé en réanimation polyvalente.