ObjectifsLe but de ce travail était de s’interroger sur l’attitude thérapeutique à adopter face à une luxation antérieure du semi-lunaire de diagnostic tardif, associée à des paresthésies dans le territoire du nerf médian. Les possibilités thérapeutiques se résument à une solution conservatrice préservant le semi-lunaire et une solution plus radicale consistant à proposer d’emblée l’ablation de celui-ci associée à une résection de la première rangée du carpe. Pencher pour l’une ou l’autre de ces solutions revient à parier sur la vitalité du semi-lunaire à moyen et long terme mais aussi sur sa stabilité au sein du carpe après réintégration. Nous avons eu à traiter deux patients dans ce cas avec un retard de diagnostic de 15 jours pour l’un et de 2 mois pour l’autre. Une réintégration du semi-lunaire à été proposée dans les deux cas. Un abord palmaire permettant l’ouverture du canal carpien et facilitant la reposition du semi-lunaire a systématiquement été réalisé associé à un classique abord dorsal. L’abord palmaire à permis dans les deux cas de réparer la brèche capsulaire antérieure systématiquement retrouvée.RésultatsDans les deux cas, un bon résultat fonctionnel a pu être obtenu avec un poignet indolore. La nécrose du semi-lunaire semble avoir été évitée pour l’un des malades dont le recul est de trois ans, aucun signe de nécrose n’est encore apparu chez le deuxième malade à un recul de 7 mois.ConclusionLa conservation du semi-lunaire semble pouvoir être proposée en cas de luxation antérieure de celui-ci, même si le diagnostic est tardif. Une revue de la littérature nous montre qu’en cas d’échec, la réalisation d’une résection de la première rangée du carpe peut toujours être réalisée secondairement avec de bons résultats fonctionnels.