Nous rapportons une étude rétrospective continue de 20 arthrodèses des quatre os internes avec scaphoïdectomie. L’arthrose était secondaire à 13 pseudarthroses du scaphoïde, 6 disjonctions scapholunaires et 1 ostéonécrose du scaphoïde. Sur le plan radiologique selon la classification de Watson, on comptait : 1 stade I, 4 stades II et 15 stades III. La douleur était le motif principal de consultation.Des tests non paramétriques ont permis l’étude statistique des résultats. Avec un recul moyen de 3,4 ans à la révision, 65 % des poignets étaient indolores. Nous n’avons pas noté de variations significatives de la mobilité en postopératoire, avec une flexion – extension à 71° ± 12 et une inclinaison latérale de 36° ± 5. La force de serrage mesurée au Jamar est passée de 24 kg ± 10 à 27 kg ± 12 (soit respectivement 52 % et 59 % du coté sain). On note une amélioration significative du score global modifié de la Mayo Clinic (75pts) qui passe de 23 à 38.Sur le plan radiologique, on déplore une pseudarthrodèse capitolunaire asymptomatique. La hauteur du carpe est apparue fortement corrélée à la force de serrage et à la mobilité dans le plan frontal, mais peu avec l’intensité douloureuse et la mobilité sagittale. La qualité de réduction du lunatum était peu corrélée avec les résultats analytiques, mais aucun patient ne présentait de défaut majeur de réduction. Parmi les facteurs pronostiques préopératoires deux sont apparus significatifs, l’intensité douloureuse et l’importance de la DISI.Nous avons pu rétrospectivement individualiser deux populations.Les bons résultats, il s’agissait initialement de poignets mobiles avec un collapsus carpien limité. Une bonne réduction du lunatum et la restitution de la hauteur du carpe ont assuré force et indolence. Les mauvais résultats découlent de poignets initialement limités en amplitude avec un collapsus carpien avancé. Dans ces cas, la résection associée du triquétrum paraît limiter les contraintes sur la colonne interne et permettre une meilleure tolérance des mouvements de rotation longitudinale radiométacarpienne, à l’image d’une résection de la première rangée.