ObjectifLe nerf radial pose des problèmes dans les fractures du tiers moyen de l’humérus. D’abord, son atteinte initiale dans les fractures où il est souvent incarcéré ou étiré mais aussi lors des ostéosynthèses par plaque avec voie antéro-externe. L’objectif de notre étude a été d’apprécier l’effet de détente sur le nerf radial par la translocation antérieure de celui-ci à travers le foyer de fracture. Nous rapportons trois cas cliniques où cette technique a été utilisée. Afin de mieux analyser nos constatations opératoires, nous avons mené une étude anatomique sur cinq cadavres.RésultatsDans nos 3 cas, la translocation du nerf a facilité la pose de la plaque en laissant libre toute la face externe de l’humérus. Nous avons constaté un effet de détente sur le nerf radial par deux mécanismes : a) raccourcissement de son trajet devenu antérieur évitant ainsi de contourner l’humérus ; b) le nerf transposé en avant évite l’encombrement lié à la plaque. Un recul moyen de 5 ans nous a permis de constater l’absence de conséquence sur le nerf radial (clinique et EMG).Les résultats de l’étude anatomique ont constaté un gain de 0,62 cm lors de la translocation du nerf par rapport à la position anatomique. Le gain est de 1,7 cm lors de la translocation du nerf par rapport à la position anatomique habituelle avec plaque en place.ConclusionÀ la lumière de notre étude anatomique et de notre expérience clinique, la translocation antérieure du nerf radial est intéressante dans les fractures du tiers moyen, du tiers supérieur comminutives de l’humérus dès que l’abord du foyer est indispensable que ce soit pour une paralysie radiale d’emblée ou lorsque les conditions mécaniques et anatomiques le requièrent (polytraumatisés, lésions homolatérales du membre, déplacement majeur).