Antonio Maria Valsalva (1666–1721) publia à Utrecht, chez Guilielmi vande Water, en 1707 ce qui devait devenir un grand classique[1]le : « De aure humana tractatus, in quo integra auris fabrica, multis novis inventis & iconismis illustrata, describitur… Quibus interposita est Musculorum uvulae, atque pharyngis nova descriptio, et delineatio ». Cet in quarto de 143 pages contenait 10 planches dépliantes. C’était la deuxième édition après l’originale de 1704, à Bologne, chez Constantino Pisari. Cet ouvrage apportait de nombreuses innovations dans les domaines de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie de l’oreille. Il y décrivit pour la première fois l’anatomie minuscule et y définit le premier, les trois parties de l’oreille : externe, moyenne et interne, et en expliqua les fonctions. Il donna la description des muscles auriculaires externes, ainsi que celles du marteau et du tube composant l’oreille moyenne et lui donna le nom de « trompe d’Eustache » en l’honneur de l’anatomiste Bartolomeo Eustachi qui l’avait découverte. Il employa les termes de « labyrinthe » pour désigner l’ensemble de l’oreille interne, « scala vestibuli » (vestibule) et « scala tympani » (conduit tympanique) pour les galeries de la cochlée. Il y donna aussi la première description d’une ankylose stapédienne. Enfin il y décrivit la célèbre manœuvre éponyme d’équilibration de la pression entre l’oreille externe et l’oreille moyenne. Valsalva à Bologne, était un élève de Malpighi et le maître de Morgagni. Les planches de ce livre ont été étudiées sur le plan de la véracité anatomique.