ObjectifÉtudier la voie d’abord transvaginale (TV) en chirurgie mini-invasive (CMI) par un état des lieux des connaissances et par une étude anatomique des rapports de son incision.MéthodeNous avons réalisé une revue de la littérature concernant la voie d’abord TV afin d’identifier les spécialités chirurgicales y ayant recours et analyser quels sont leurs résultats en termes de complications, douleurs, sexualité.Parallèlement, nous avons réalisé quatre dissections de cadavres frais de femmes adultes afin d’étudier les rapports anatomiques de cette incision.RésultatsLa revue de la littérature montre que la voie TV ne présente pas plus de complication que la laparotomie pour l’extraction des pièces opératoires (kystes ovariens, vésicules biliaires, reins). Les études observent moins de douleurs postopératoires (immédiates et à distances), et une réhabilitation postopératoire plus précoce[1,2]. De plus, on ne retrouve pas de perturbation de la sexualité chez les patientes (questionnaire FSFI) et notamment l’absence de dyspareunies postopératoires[3,4].Un « triangle de sécurité », permettant une incision sûre au niveau du cul de sac vaginal postérieur, a été décrit[5]. Les travaux préliminaires de dissection confirment que ce triangle non innervé somatiquement est simple à aborder. Ces sommets supérieurs sont situés à 4 et 8 h d’une horloge représentée par la base du col de l’utérus, et son sommet inférieur est le centre du cul de sac rectovaginal. L’incision TV se fait de façon horizontale, de 5 à 7 heures, et permet de rester à distance des vaisseaux pelviens, des uretères, et du rectum.ConclusionLa voie TV, de façon exclusive ou complémentaire dans la CMI, est encore peu exploitée. Pourtant notre étude montre une bonne faisabilité et reproductibilité sur le plan chirurgical, des avantages en termes de douleurs postopératoires, et l’absence de retentissement sur la sexualité.