Les indications de réparation des sténoses carotidiennes ont été récemment redéfinies en raison du moindre risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez le patient bénéficiant d’une optimisation du traitement médical. Les sténoses carotidiennes symptomatiques supérieures ou égales à 50 % et les sténoses asymptomatiques supérieures ou égales à 70 % sont considérées comme des indications opératoires. Il est primordial de raccourcir le délai de revascularisation des patients symptomatiques à deux semaines après l’accident vasculaire cérébral pour diminuer le risque de récidive. En Europe, l’endartériectomie demeure la technique de référence, le stent carotidien constituant une alternative dans certaines situations. L’enjeu de la prise en charge anesthésique de ces patients à haut risque cardiovasculaire est double : assurer une bonne perfusion cérébrale peropératoire et prévenir les événements ischémiques myocardiques. L’indication de l’anesthésie générale ou locorégionale est à l’appréciation de l’anesthésiste en collaboration avec le chirurgien. L’utilisation de l’anesthésie intraveineuse à objectif de concentration en chirurgie carotidienne est un vrai progrès pour l’anesthésie générale, sa maniabilité permet une plus grande stabilité hémodynamique et un réveil rapide. L’anesthésie locorégionale a évolué également vers une simplification de la technique et une diminution des complications : le bloc cervical superficiel est suffisant pour assurer l’analgésie périopératoire. Quelle que soit l’anesthésie réalisée, le monitorage cérébral est incontournable pour dépister les accidents ischémiques et accompagner le chirurgien lors de son geste. Parmi les dispositifs de monitorage, la spectrométrie de proche infrarouge est une technique prometteuse en cours de validation.