Objectif de l’étudeLes volumes tumoraux des carcinomes nasopharyngés avant et après la chimiothérapie d’induction peuvent être des indicateurs pronostiques permettant d’adapter la stratégie thérapeutique. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact pronostique des volumes initiaux et après chimiothérapie d’induction pour les patients traités pour des carcinomes nasopharyngés localement aévolués.Patients et méthodesÉtude rétrospective colligeant 52 patients atteints d’un carcinome nasopharyngé localement évolué traité par trois cures de chimiothérapie d’induction (TPF, docétaxel, cisplatine et 5-fluoro-uracile) suivis de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité associée à une chimiothérapie concomitante.RésultatsLe volume total initial et celui après la chimiothérapie d’induction médians étaient respectivement de 92,3 et 41,5 mL. À 3 ans, les probabilités de survie sans récidive locorégionale, de survie sans maladie, de survie sans événement et de survie globale étaient respectivement de 85,9 %, 63,5 %, 56,8 % et 67,8 %. En étude multifactorielle, l’association d’un haut volume initial (> 100 mL) et après la chimiothérapie (> 35 mL) était un facteur indépendant pour la survie sans récidive locorégionale, de survie sans maladie, de survie sans événement et de survie globale. Le volume initial total avait une valeur pronostique prédictive pour la survie sans événement et la survie globale meilleure que celle du stade selon la classification TNM (8^eédition).ConclusionLe poids pronostique des volumes tumoral et ganglionnaire était plus important que le stade selon la classification TNM (8^eédition). Les volumes tumoraux avant et après chimiothérapie d’induction permettent de sélectionner des sous-groupes de cancers à haut risque « haut volume initial et après la chimiothérapie », chez qui il serait judicieux de proposer des schémas thérapeutiques plus intensifs.