Introduction et but de l’étudeLa chimioradiothérapie est le traitement standard des carcinomes épidermoïdes du canal anal quel qu’en soit le stade. La faible représentation des tumeurs de stade T1N0M0 dans les études randomisées et leur pronostic très favorable posent la question d’une désescalade thérapeutique pour ces patients. Des stratégies alternatives comme la radiothérapie exclusive, la chimioradiothérapie à dose réduite ou l’exérèse locale sont actuellement débattues.Matériel et méthodesÀ partir de la cohorte Anabase, étude observationnelle nationale prospective de patients traités pour un cancer du canal anal, nous avons analysé les patients pris en charge par exérèse locale ou radiothérapie pour un carcinome épidermoïde du canal anal de stade T1N0M0. L’objectif de l’étude était de décrire les pratiques de traitement, la survie sans récidive et les facteurs pronostiques en fonction du traitement réalisé.Résultats et analyse statistiqueDe janvier 2015 à janvier 2020, 1416 patients ont été inclus, dont 123 (soit 9 %) atteints de carcinome épidermoïde du canal anal classé T1, après exclusion des tumeurs de la marge anale. Vingt-deux cancers étaient de stade T1N+ (soit 17,9 %), 100 de stade T1N0M0 et un patient a été exclu pour données incomplètes. Parmi les patients atteints de cancer de stade T1N0, 17 ont eu une exérèse locale (soit 17 %), une amputation abdominopérinéale (soit 1 %, avec un antécédent de radiothérapie pelvienne) et 82 une radiothérapie (soit 82 % ; exclusiven = 65, soit 79,2 %, ou chimioradiothérapie,n = 17, soit 20,7 %). Le suivi médian était de 27,3 mois (extrêmes : 0,03-54,44 mois). Dans le groupe traité par exérèse locale, la taille tumorale moyenne était de 11,3 mm (extrêm...