Introduction et but de l’étudeLe cancer du nasopharynx se distingue par sa proximité avec les organes à risque critiques tels que le tronc cérébral et la moelle épinière. Tout changement au cours de la radiothérapie peut engendrer un écart de dose à leurs niveaux. Le but de ce travail était de quantifier le changement de la dose observée au niveau de ces structures à mi-traitement.Matériel et méthodesNotre étude a colligé les données de 20 patients en cours de radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) pour un carcinome du nasopharynx. Pour chaque patient, une deuxième scanographie dosimétrique a été réalisée à la dose de 38 Gy et a été fusionnée avec la scanographie de planification initiale. Une délinéation manuelle du tronc cérébral, de la moelle épinière et des volumes tumoral macroscopique et ganglionnaire a été refait sur la deuxième scanographie. Nous avons relevé les doses maximales au niveau du tronc cérébral et de la moelle épinière sur les deux scanographies.Résultats et analyse statistiquePour le tronc cérébral, nous avons trouvé une augmentation de la dose maximale chez 75 % des patients sans engendrer un dépassement des contraintes. Elle était de 0,75 ± 2,1 Gy en moyenne avecp = 0,06. Cette majoration était corrélée avec le déplacement du volume tumoral macroscopique dans l’axe antéropostérieur desY(p = 0,03 ;r = 0,47). Pour la moelle épinière, l’augmentation de la dose maximale était statistiquement significative (p = 0,05). Elle était de 0,85 ± 0,38 Gy en moyenne. Cette majoration a été observée dans 75 % des cas avec un dépassement de contraintes dans un seul cas. Une corrélation a été trouvée avec le déplacement dans l’axe médiolatéral pour le volume tumoral macroscopique (p = 0,023 ;r = 0,5) et le volume ganglionnaire (p = 0,006 ;r = 0,6).ConclusionUne majoration des doses au niveau des structures neurologiques nobles (tronc cérébral et lmoelle épinière) a été constatée à 38 Gy chez les patients en cours de RCMI pour un carcinome du nasopharynx. Cette majoration était en relation avec le déplacement des volumes cibles après réponse tumorale à mitraitement. Une attention particulière devrait être portée à ces modifications géométriques tumorales au cours du traitement dans l’optique d’y adapter le plan de traitement en cas de dépassement des contraintes de dose.