Objectif de l’étudePréciser l’efficacité de la ré-irradiation des cancers des voies aérodigestives supérieures et faire une synthèse des facteurs pronostiques mis en évidence dans les séries de patients publiées.Matériels et méthodesUne recherche des séries originales de ré-irradiation externe des cancers des voies aérodigestives supérieures comprenant au moins dix patients a été réalisée dans la base de données Medline.RésultatsLa survie médiane des patients traités par ré-irradiation exclusive avec ou sans chimiothérapie concomitante est de l’ordre de 11 mois, comparativement à 6 mois pour la chimiothérapie seule, avec de 20 à 40 % de survivants à deux ans. Les taux de survie à 3 ans varient de 40 à 60 % en situation postopératoire. Des effets secondaires de grades 3 ou plus apparaissent chez plus de 50 % des patients. Les facteurs de pronostic favorable liés au patient sont le sexe masculin, un âge jeune, un bon état général et l’absence de maladies associées. Ceux liés à la maladie sont un stade rT et rN bas, une tumeur peu différenciée, une histologie autre qu’un carcinome épidermoïde et une localisation au niveau de cavum, du larynx ou de l’oropharynx. En ce qui concerne le traitement, la chirurgie, une dose de plus de 50 à 60 Gy dans un volume petit lors de la ré-irradiation, un intervalle entre le premier traitement et la ré-irradiation de plus de 2 ans et l’utilisation d’une technique innovante sont les facteurs pronostiques les plus souvent mis en évidence. L’utilisation de la chimiothérapie concomitante est souvent associée à une plus forte toxicité, sans pour autant améliorer la probabilité de survie globale, à l’exception des chimiothérapies incorporant du cisplatine chez des patients très sélectionnés.ConclusionsLa ré-irradiation des voies aérodigestives supérieures permet d’obtenir des survies de longue durée. Cependant, compte tenu de la toxicité associée, les patients qui peuvent en bénéficier doivent être rigoureusement sélectionnés en fonction de facteurs pronostiques.