Objectif de l’étudeEn cas de radiothérapie prostatique avec modulation d’intensité (RCMI), précédée d’une chirurgie première par curage ganglionnaire pelvien et exérèse des vésicules séminales, l’objectif de l’étude était d’évaluer le bénéfice dosimétrique d’une réduction du volume cible.Patients et méthodesVingt-cinq patients atteints d’un cancer de prostate de haut risque ont eu une chirurgie première suivie d’une RCMI prostatique et d’une hormonothérapie. Quatre plans de traitement ont été simulés pour chaque patient, à partir des scanographies réalisées avant et après la chirurgie et correspondant aux volumes cibles suivants : prostate–vésicules séminales–aires ganglionnaires pelviennes, prostate–aires ganglionnaires pelviennes, prostate–vésicules séminales, et prostate seule. La dose totale délivrée aux aires ganglionnaires pelviennes et aux vésicules séminales était de 46 Gy, et celle à la prostate de 80 Gy.RésultatsL’addition des vésicules séminales puis des aires ganglionnaires pelviennes multipliait respectivement par 1,6 et 6,5 le volume cible prévisionnel. La réduction progressive du volume cible prévisionnel « prostate–vésicules séminales–ganglions pelviens » à « prostate–vésicules séminales » puis à « prostate seule » conduisait à une diminution de la dose moyenne dans la paroi rectale de 49 Gy à 42 Gy puis à 36 Gy, et du risque prédit de rectorragies tardives de 4,4 % à 3,2 % puis à 2,4 % (p < 0,05). La dose moyenne dans la paroi vésicale diminuait de 51 Gy à 40 Gy puis à 35 Gy (p < 0,05). Pour ce qui concerne l’intestin grêle, l’absence d’irradiation des aires ganglionnaires pelviennes réduisait le risque de diarrhées aiguës de 11 % en valeur absolue.ConclusionUne chirurgie première avec curage et exérèse des vésicules séminales avant la RCMI conduit probablement à une diminution modérée de la toxicité digestive.