Plus d’un million de personnes dans le monde bénéficient chaque année d’une radiothérapie à visée curative. Alors que les taux de contrôle local et de survie globale ne cessent d’augmenter, 5 à 15 % des patients souffrent de toxicité tardive de grade supérieur à 2. Leur prise en charge est complexe. L’oxygénothérapie hyperbare permet une revascularisation et une cicatrisation des tissus lésés, mais sa place en radiothérapie reste débattue. Nous avons réalisé une revue de la littérature synthétisant les indications dans la prise en charge de la toxicité tardive radio-induite, leur niveau de preuve, et les avons confrontées aux connaissances et pratiques des oncologues radiothérapeutes de la région Rhône-Alpes. L’oxygénothérapie hyperbare semble être une alternative thérapeutique peu invasive et conservatrice pour le traitement des cystites radiques hémorragiques et des douleurs postradiques, en cas d’échec des traitements médicamenteux. Elle peut permettre d’éviter un traitement chirurgical, souvent mutilant et associé à une morbimortalité importante. L’oxygénothérapie hyperbare diminue également le risque de complication lors d’une extraction dentaire en territoire irradié. En revanche, son rôle dans la prise en charge de l’ostéoradionécrose mandibulaire, des rectites, entérites, lymphœdèmes, plexites et des séquelles cutanées et neurologiques radio-induites semble bien plus discutable puisque les résultats des études sont contradictoires. Les résultats de plusieurs essais de phase III seront bientôt disponibles afin d’évaluer de façon rigoureuse son rôle dans la prise en charge de nombreux cas de toxicité radio-induite, notamment en ORL.