L'hormonoradiothérapie (concomitante) est utilisée depuis plusieurs années en pratique clinique quotidienne dans les cancers localement évolués de la prostate. Le transfert de ce concept en pathologie mammaire a été très peu rapporté dans la littérature mais semble pourtant licite devant l'hormono-dépendance fréquente des cancers du sein et la synergie potentielle de ces deux armes thérapeutiques. En situation adjuvante, le tamoxifène est la molécule de référence du traitement antihormonal avec un avantage significatif, tant sur le taux de récidives locales que sur la survie globale. Les inhibiteurs de l'aromatase sont en cours d'évaluation dans cette indication et les premiers résultats sont prometteurs. In vitro, le tamoxifène ne semble pas avoir un effet cytoprotecteur vis-à-vis de la radiothérapie. En clinique, le peu d'essais publiés confirment la supériorité de l'association concomitante de la radiothérapie et du tamoxifène par rapport à la radiothérapie seule en termes de taux de contrôle local après chirurgie conservatrice. Avec l'association radiothérapie–tamoxifène, les données rapportées dans la littérature sont moins controversées pour la majoration de la fibrose pulmonaire que pour la fibrose sous-cutanée et son retentissement sur les résultats cosmétiques. L'association concomitante de la radiothérapie et des inhibiteurs de l'aromatase reste encore très peu décrite dans la littérature. Le létrozole (Fémara®) présente un effet radiosensibilisateur sur des lignées de cancer du sein transfectées par le gène de l'aromatase. Aucune donnée clinique concernant l'association radiothérapie–létrozole n'est actuellement disponible. Dans l'étude FEMTABIG (Femara-Tamoxifen Breast International Group), la séquence de la radiothérapie et du traitement hormonal était libre (létrozole contre tamoxifène contre traitement séquentiel). L'étude ATAC (Arimidex Tamoxifen Alone or in Combination) a récemment démontré que l'anastrozole (Arimidex®) était supérieur au tamoxifène en situation adjuvante, mais elle ne renseigne pas sur le nombre de patients traités par l'association radiothérapie–anastrozole. Dans l'étude TEAM, comparant l'exemestane (Aromasine®) au tamoxifène, le traitement hormonal débutait obligatoirement après la fin de la radiothérapie.