IntroductionLe diabète néonatal (DN) est une forme rare de diabète non autoimmun (~1/180 000 naissances), qui est très hétérogène dans ses présentations cliniques et étiologies génétiques. Le diagnostic moléculaire permet de définir un traitement optimal et un suivi adapté des patients et de leur famille. Les techniques (pan) génomiques incluant le séquençage de nouvelle génération (NGS) représentent un nouveau paradigme dans ce contexte.Patients et méthodesVingt patients avec diabète non auto-immun d’une cohorte multicentrique (dont 12 diagnostiqués avant 6 mois, et 7 de type syndromique) et 24 patients d’origine égyptienne (diagnostic < 2 ans) nous ont été adressés pour rechercher une étiologie génétique. Plusieurs explorations ont été réalisées: i/séquençage d’un panel de 21 gènes basé sur un enrichissement par PCR dans des microgouttes lipidiques (Thunderstorm-RainDance) couplé au NGS (MiSeq-Illumina), ii/recherche d’homozygotie par puce à ADN (Infinium660K-Illumina) et séquençage ciblé de gènes candidats, et/ou iii/séquençage de l’exome entier (SureSelect-Agilent, HiSeq2500-Illumina). Les mutations potentiellement causales sont confirmées par séquençage Sanger.RésultatsDeux mutations homozygotes non répertoriées ont été identifiées chez deux patients avec DN, nés de parents consanguins (porteurs de la mutation à l’état hétérozygote): RFX6- (Regulatory Factor X-6) -p.V506G, associée à un retard de croissance intra-utérin (RCIU), une hypoplasie du pancréas et des anomalies du développement intestinal ; et NEUROG3- (Neurogenin-3) -p.Q4*, associée à un RCIU, une hypoplasie de la vésicule biliaire et une dysplasie neurointestinale. Par ailleurs, trois nouvelles mutations, délétères et probablement causales, ont été identifiées chez trois patients d’origine égyptienne: GCK- (Glucokinase) -p.S151P (homozygote), ABCC8/SUR1-p.Q19E (hétérozygote) et GATA6- (GATA-binding protein-6) -p.P91S (hétérozygote).ConclusionUne exploration (pan) génomique combinant plusieurs approches de NGS est un pré-requis pour le diagnostic étiologique des différentes formes de DN. La variabilité des âges au diagnostic et des manifestations cliniques, notamment dans la cohorte égyptienne, est en faveur d’une hétérogénéité génétique qui reste à évaluer au niveau de l’exome (ou génome) entier.Déclaration d’intérêtLes auteurs déclarent ne pas avoir d’intérêt direct ou indirect (financier ou en nature) avec un organisme privé, industriel ou commercial en relation avec le sujet présenté.